Depuis qu’elle est arrivée aux Affaires étrangères suédoises en septembre 2014, Margot Wallström (prononcez Margotte en suédois) a une propension tendancieuse à décevoir. Est-elle bien à sa place à ce poste ? Est-elle aussi compétente qu’on veut bien nous le laisser entendre ?

Pour la plupart des Suédois, Margot était une social-démocrate bon teint qui avait connu ses heures de gloire en tant que parlementaire à 20 ans, puis ministre par trois fois (jeunesse, culture, affaires sociales), commissaire européenne de l’environnement ensuite, et puis première vice-présidente de la Commission européenne chargée de la communication et des relations institutionnelles. Enfin, toujours à l’international, représentante spéciale du Secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits.

Elle se serait bien vue reconduite dans ces hautes fonctions où les avantages l’emportent largement sur les inconvénients et où les responsabilités restent, somme toute, limitées. Manque de chance pour elle, le poste de Secrétaire général de l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale (IDEA) à Stockholm qu’elle convoitait lui passe sous le nez. Elle décide alors de revenir aux affaires… étrangères qu’on lui offre sur un plateau. Son expérience, croyait-on en haut lieu, présageait de l’excellence de sa présence pour le maroquin envié de ministre des Affaires étrangères. Elle succédait ainsi à Carl Bildt, qui bien qu’ayant des défauts, avait replacé avec panache la Suède sur l’échiquier international.

D’entrée de jeu, bourde ou pas, elle reconnaît la Palestine. Israël se racle la gorge ! Une reconnaissance qui laisse plus d’un juriste sur sa faim. Peu après, elle fait grimper l’Arabie Saoudite aux rideaux en ne renouvelant pas la coopération militaire que son pays entretenait depuis des années avec le royaume wahhabite, au prétexte que les Saoudiens ne respectent pas les droits de l’Homme. Une décision qui embarrassera les industriels suédois et qui ne jouera pas en faveur de la Suède qui cherche par tous les moyens à siéger au conseil de sécurité de l’ONU en 2017.

Vient ensuite l’affaire de la reconnaissance du Front Polisario. C’était dans le programme des Sociaux-démocrates. Mais pas du tout du goût du Maroc qui estime que le Sahara Occidental, c’est son pré-carré. Pas touche au grisbi ! Les relations diplomatiques se tendent à rompre… le bon sens pragmatique économique de la Suède fera le reste. Elle ne reconnaîtra pas les Sahraouis. IKEA pourra ouvrir ses portes à Rabat ! Encore un revers pour la Margot !

Elle n’est pas en odeur de sainteté non plus en Israël qui l’a déclarée persona non grata après des propos sur la nécessité d’enquêtes approfondis suite à la mort de Palestiniens ces derniers mois, etc., etc. On dirait qu’elle se complait à les cumuler !

Dernière affaire en date la concernant, l’attribution d’un logement locatif par le syndicat suédois Kommunal, fédération de la Fonction publique territoriale. Une histoire d’une banalité à faire pleurer. Dans un pince-fesse quelconque, Margot Wallström croise la patronne de la fédération syndicale, Annelie Nordström, une copine de la même formation politique :

–           Tiens ! Bonjour Annelie, comment-vas-tu ? Au fait, ton syndicat possède toujours des appartements ?

–          Oui, bien sûr, pourquoi ?

–          J’en cherche un à Stockholm.

–          Ça tombe bien, j’en connais un en ville.

–          Super ! Je te rappelle…

À partir de là, les interprétations divergent. La ministre affirme qu’elle a expressément demandé au leader syndical si elle ne bénéficiait pas de passe-droit pour l’obtention de la location. Il faut savoir que le marché locatif à Stockholm est un véritable capharnaüm. Environ 15 ans sur une liste d’attente sont nécessaires pour se voir attribuer une location via les offices municipaux de logement. Elle ne se serait pas faufilée devant la file d’attente des gueux qui eux, font patiemment la queue, elle aurait acquis l’appartement à la loyale. Annelie Nordström estime, elle, que Margot Wallström n’a pas réellement saisi la situation. Bref, elles font semblant de se crêper le chignon pour mieux endormir tout le monde.

Margot Wallström a finalement récupéré un 89 m² meublé en ville pour la modique somme de 1 300 euros. Comme si Mme Wallström n’avait pas les moyens de se payer un appart, eu égard à tous les postes internationaux très lucratifs qu’elle a occupés précédemment (pour lesquels elle n’a pas payé d’impôts étant exemptée d’iceux en Suède) ou encore à celui pour lequel elle est employée aujourd’hui (14 000 € mensuel, plus certains privilèges), une misère, certes, par rapport aux émoluments auxquels elle était habituée.

Alors ? Complaisance, corruption ? Tout de suite les grands mots ! Tout cela relève plutôt du registre : Margot, tête de linotte, je t’emberlificote !