Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur belliqueuse…

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Depuis 2004, l’armée suédoise est pratiquement de métier. La fin de la guerre froide et la chute du mur de Berlin ont contribué, d’une part, à une réorientation tous azimuts de la politique de défense suédoise et, d’autre part, à grignoter avec appétit la définition suédoise stricto sensu de la neutralité : non alliance en temps de paix, neutralité en période de guerre. Entre 1990 et 2010, on a ainsi assisté à une purge musclée dans les forces armées : diminution drastique des budgets de défense, dissolution de régiments, fermeture de casernes, etc., et, dans le même temps, le royaume s’est de plus en plus rapproché de l’OTAN et a pris ses aises en usant d’une très grande variabilité quant à la géométrie de sa neutralité.

Une Suède pacifique se dessinait… C’était sans compter sur Poutine et sa politique expansionniste qui obligeait les responsables politiques suédois à freiner des quatre fers sur la pédale de la désescalade. Vite, vite, il fallait réarmer de toute urgence et à tout prix ! Communicants et têtes d’œufs étatiques œuvraient de conserve pour rallier à leurs thèses alarmistes les plus frileux, sur le thème : Achtung ! Les Russes arrivent ! Ah ! Le Russe ! L’ennemi héréditaire, le faire-valoir de la nécessité d’une défense digne de ce nom (soit les Suédois sont totalement inconscients eu égard au rapport de force, soit, c’est profondément ancré dans l’inconscient national : on n’attaque pas des neutres et quand bien même le feraient-ils, les Occidentaux ne laisseront pas faire ! Ah bon ? Gros pari pas gagné d’avance !).

Et tous les moyens ont été bons pour relancer la machine de guerre. Ainsi, à l’automne 2014, les sous-marins russes refont surface. Un submersible est repéré dans les eaux de l’archipel de Stockholm. Branle-bas de combat. Le sous-marin restera fantôme.

sous-marin

N’empêche, vrai ou faussement réel, cet « incident » donne le signal de la réescalade. À commencer par une enveloppe très conséquente au ministère des armées qui la réclamait depuis des lustres… mais cela ne suffisait pas. En effet, où étaient passés les conscrits ? Il n’y en avait plus. À part quelques volontaires, l’armée suédoise convertie au régime minceur et devenue professionnelle ne faisait pas le poids face au danger potentiel.

Les pros de la com’ dépêchés en urgence pour modeler les esprits ont fait bouger les lignes. Dix ans après l’abandon de la conscription, le Suédois s’est réveillé va-t-en-guerre  comme après une gueule de bois ! Au point, qu’au jour d’aujourd’hui, en 2016, 7 Suédois sur 10 sont partisans d’une armée de conscription, d’une réévaluation du budget de l’armée et, féminisme oblige, d’un service militaire obligatoire pour les recrues hommes et femmes confondus (90 % d’opinions favorables).

parité

On se tue à vous dire que la Suède a changé ! Pacifiques ces Nordiques ? Parlons-en au garde-à-vous !

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