Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur feinte…

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Farce politique ou incompétence crasse ? Qu’importe le cas de figure, la politique n’en sort pas grandie. Retour sur un cas qui deviendra d’école.

La semaine passée, le Premier ministre suédois, Stefan Löfven, de retour d’un voyage de travail en Éthiopie éprouve des nausées à sa descente d’avion, se sent patraque… bref, il est admis d’urgence à l’hôpital Karolinska de Stockholm pour un check-up. Automatiquement, conformément au protocole suédois, c’est le Vice-premier ministre, en l’occurrence Åsa Romson (elle appartient au parti des Verts), qui doit prendre le relais, sauf que, c’est la ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström (social-démocrate) qui s’empare du sceptre ! Soulèvements de sourcils de la classe politique et des media qui se demandent à quoi jouent les institutions. En réalité, la Vice-premier ministre sait depuis la constitution du gouvernement en septembre dernier, qu’elle a le poste, mais pas la fonction ! Une charge pour rire, en somme ! Par quel maquignonnage politicien en est-on arrivé là ?

Sociaux-démocrates et Verts sont donc actuellement aux manettes. Les Sociaux-démocrates ont fait quelque 31 % aux dernières législatives et les Verts presque 7 %. Ils ont formé un gouvernement qui reste minoritaire, n’ayant pas voulu inclure la Gauche (ex communistes, 6 %) qui pourtant piaffait. Le rapport de force est donc du domaine d’un cheval-une alouette. Les Sociaux-démocrates ne sont pas de grands partageurs. Pragmatiques, ils vont là où leurs intérêts les guident. Ainsi, par le passé, ils ont fait alliance avec les Libéraux, les Centristes ou la Gauche sans que cela ne leur pose d’état d’âme.

Avec les Verts, l’alliance est plus compliquée (certains parlent de mésalliance !). En fait, bon nombre de visions sociétales et politiques les séparent. Mais que ne ferait-on pas pour accéder au pouvoir ? S’estimant en droit de profiter de leur position dominante, les Sociaux-démocrates ont donc réussi à imposer un compromis aux Verts : Åsa Romson, porte-parole des Verts, ministre de l’Environnement serait donc nommée Vice-premier ministre… sur le papier, pas dans les faits, en échange de quoi, la parité serait respectée et les Verts adoubés à jouer les potiches. Des vrais bleus ces Verts de s’être ainsi laissé rouler dans la farine ! En espérant qu’ils leur restent la vertu, maintenant qu’ils ont perdu le Vice !

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