Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur covidée… de sa substance!

| 0 Commentaires

Avec 2 700 décès en Suède depuis le début de la pandémie, on est en droit de se demander si l’exception stratégique made in Suède de ne pas confiner la population est aussi efficace que l’Autorité de santé publique s’obstine à nous présenter comme un modèle (l’OMS vient aussi d’ériger l’approche suédoise comme la panacée en matière de stratégie pour lutter contre le Covid19 !) ?

beurk !

Les chiffres parlent pourtant d’eux-mêmes. Les voisins nordiques qui ont adopté une stratégie plus proche de celles appliquées dans le reste de l’Europe déplorent nettement moins de décès. 450 au Danemark, 200 en Norvège et même chiffre en Finlande.

Plusieurs raisons contribuent à cette « inflation » de décès. La première est à attribuer aux habitudes de déplacement (vacances, affaires) des Suédois à l’étranger. Ainsi, bon nombre de Suédois s’étaient notamment rendu en Lombardie durant les vacances d’hiver pour y skier. En revenant au pays, ils ont contaminé copieusement et, comme personne à l’époque ne prenait réellement au sérieux le coronavirus, la contagion a fait le reste. Deuxième facteur de propagation, les immigrés arrivés de fraîche date en Suède qui, ne possédant pas bien les us et la langue suédoise, n’ont pas respecté les consignes des autorités de santé à savoir, outre un appel au civisme et à la responsabilité de chacun, quelque gestes barrière de base : distanciation physique et sociale, éviter les rassemblements de plus de 50 personnes, et surtout que les personnes âgées, les groupes les plus à risque, restent confinés autant que faire se peut chez eux.

Vu que ce sont surtout des immigrés qui travaillent dans les maisons de retraite (qui n’avaient bien évidemment pas prévu la pandémie et qui ne détenaient pas en nombre suffisant de personnel qualifié, de masques et d’équipements de protection), ils ont exposé les pensionnaires de ces établissements au virus avec, pour conséquence, une véritable hécatombe (pratiquement autant de décès dans les maisons de retraite que dans les hôpitaux !).

La stratégie suédoise d’immunité collective semble avoir été dès le départ dictée par des impératifs économiques. La Suède, qui a mené une politique libérale depuis une vingtaine d’années, considérait à ce titre, que l’hôpital se gérait comme une entreprise et se devait donc d’engranger des bénéfices.  Que ce soit la droite ou la gauche au pouvoir, tous ont participé au dépeçage en règle du mammouth. Résultat : un manque crucial de lits en réanimation, d’équipements de protection, d’infirmières pour faire face à la pandémie du Covid19. Restait donc la solution miracle de l’immunité collective. Laisser faire la nature… la sélection naturelle… cynique, mais quand on n’a pas les ressources, tous les moyens sont bons !

Les Suédois se retrouvent un peu seuls contre tous. Une situation qui ne leur déplaît pas en fait ! Et si leur stratégie, contre toute attente, était la bonne ? De quoi retrouver ses marques et rebondir sur le modèle ! Ne vendons pas la peau du virus avant de l’avoir occis ! Et, s’ils se sont trompés et que c’est avéré, ils pourront toujours dire qu’ils ont prouvé que la stratégie du non-confinement en cas de pandémie de coronavirus est à déconseiller et que, indépendamment de tout, c’est un grand pas pour l’humanité et la science ! Win-win sur toute la ligne

Laisser un commentaire

Champs Requis *.