Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur équivoque…

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Début 2020, un procureur du royaume laissait entendre qu’avant l’été toute la lumière serait faite sur l’assassinat d’Olof Palme, alors Premier ministre, abattu en pleine rue à Stockholm alors qu’il rentrait du cinéma avec sa femme. Annoncer ça de but en blanc, 34 ans après le meurtre et 6 mois avant de communiquer sur une éventuelle clôture de l’enquête ou un nouvel engagement de poursuites judiciaires, la justice, toute suédoise qu’elle soit, ne nous avait pas habitué à ce genre d’exercice hautement médiatique !

Et les spéculations d’aller bon train. Et si parmi les dizaines de meurtriers potentiels que les enquêteurs de la cellule spéciale de la police suédoise chargée de l’affaire nous ont déjà présentés, l’assassin était celui qu’on connaissait sous le nom de « l’homme de Skandia », Stig Engström. Il a été le principal témoin du meurtre du Premier ministre. Il était sorti de l’immeuble qui abritait alors la compagnie d’assurance Skandia où il travaillait à 23 h 19 (la pointeuse est formelle) ce vendredi 28 février 1986. Il marche vers le métro à une vingtaine de mètres derrière un couple dont il ne sait à l’évidence pas qu’il s’agit des Palme. À 23 h 21, Olof est abattu. Il est ainsi le premier sur les lieux du crime ; il aide à allonger Olof Palme sur la chaussée et attend avec Lisbeth Palme la police et les premiers secours. Son témoignage est et sera évidemment capital.

L’assassin de Palme ?

Pourquoi ce graveur/consultant en marketing est-il passé du statut de témoin en 1986 à celui d’éventuel tueur présumé en 2020 ? Cela tient essentiellement à deux livres et un article à charge contre lui. Lars Larsson et son Nationens fiende (l’ennemi de la nation) publié en 2016 est le premier à pointer Stig Engström comme l’assassin d’Olof Palme. Thomas Pettersson réitère les accusations et enfonce le clou dans un article paru dans le magazine Filter en 2018 et un livre sorti la même année, Den osannolika mordaren (l’improbable meurtrier). En réalité, d’après les auteurs, Stig Engström ne serait pas l’auteur du crime, mais y serait étroitement mêlé. Tout un faisceau d’indices (complexes) ont conduit les limiers-auteurs à leurs conclusions.

Récemment, la cellule d’enquête du meurtre d’Olof Palme a procédé à des prélèvements ADN sur des membres de la famille de Stig Engström, d’où le ramdam médiatique. Ah oui ! Il faut dire que Stig Engström s’est suicidé en 2000.  Il faut aussi savoir que la loi suédoise est formelle, une personne décédée ne peut être inculpée. Que va bien pouvoir nous sortir le procureur de son chapeau ? Un feu coupable de plus ?

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