Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur sous-marine…

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Que la Baltique regorge d’épaves en tout genre n’est pas une nouvelle en soi. Que des plongeurs aient retrouvé le sister-ship (navire-jumeau) du Vasa en est en revanche une, et de taille ! Un bonheur n’arrivant jamais seul, l’équipe de plongeurs a en réalité découvert deux galions immergés pratiquement au même endroit au large de l’île de Vaxholm, dans l’archipel, à quelques miles marins de la capitale. L’archéologue sous-marin suédois Jim Hansson qui a plongé sur site n’en croyait pas ses yeux : « un mur de planche de chêne noirci de six mètres de haut s’élevait du fond… un navire de guerre ! » Il pourrait donc s’agir de l’Äpplet (la Pomme). Conditionnel, évidemment, tant que les chercheurs n’auront pas communiqué le fruit de leurs investigations.

vision d’artiste de l’Äpplet

L’Äpplet sort du même chantier naval que le Vasa, mais deux ans plus tard, en 1629 (dans l’intervalle, en août 1628 le Vasa avait sombré dans le port de Stockholm lors de son voyage inaugural). On savait que l’Äpplet avait été délibérément coulé en 1651, en revanche, on ne connaissait pas l’endroit. Il était d’usage à cette époque pour défendre les voies d’accès contre des flottes ennemies de couler les navires qui avaient fait leur temps et ainsi ralentir la progression d’icelles. Dans l’archipel de Stockholm cette méthode avait été mise en œuvre dès le 15e siècle  dans les principaux détroits qui mènent à la capitale. Ce serait donc deux blockship qui ont été découverts dans la « faille du bœuf » (Oxdjupet en suédois) au large de l’île de Vaxholm, dont, peut-être l’Äpplet !

Pour information, Gustave II Adolphe, qui avait un gros faible pour les navires qui en imposaient, avait fait construire dans la « même série », le Vasa en 1627, l’Äpplet  en 1629, le Kronan (la Couronne) en 1632 et le Scepter (le Sceptre) en 1636.

Ce n’est pas la seule trouvaille qu’ont fait les chercheurs d’épaves dans la Baltique. Les plongeurs de l’entreprise Ocean X Team ont récemment remonté de l’épave d’un navire suédois coulé par la marine allemande lors de la Première guerre mondiale quelque 600 bouteilles de cognac et 300 de Bénédictine ! Bonne pêche !

Buvable ? Santé !

En mai 1917, le SS Kyros fait route vers Petrograd avec à son bord du matériel destiné à la Russie tsariste. Arraisonné par la marine allemande au large de l’île de Åland, l’équipage du Kyros est transféré sur un navire suédois, alors que le vapeur et sa cargaison sont envoyés par le fond par le UC-58, un sous-marin allemand. La capitaine du submersible estimait qu’il s’agissait de matériel de contrebande. Parmi  les machines, les outils, l’acier et autres marchandises, il y avait pratiquement deux tonnes de bouteilles : 50 caisses de cognac de marque De Harrtman & Co (maison disparue depuis) et 20 caisses de Bénédictine, cette liqueur normande à base d’épices et d’agrumes (27 ingrédients quand même !). Les bouteilles étaient protégées par de la paille… toujours en place un siècle plus tard ! Belle cave par 77 m de fond ! Reste à savoir si tout ce breuvage est encore buvable ? Des analyses sont en cours. Cognac et Bénédictine sont dans un bateau, la part des anges tombe à l’eau… quel est l’âge du capitaine ?

SS Kyros coulé par UC-58

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