Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur à votation…

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C’est reparti, à vos bulletins de vote dans les isoloirs ! Déjà quatre ans depuis les dernières élections générales en Suède ! Comme le temps passe… Et que nous concoctent les partis politiques en lice pour cette cuvée 2018 ? Combien sont-ils pour ce scrutin, que veulent-ils, que promettent-ils ? De la droite extrême à la gauche, sept formations politiques ont des chances d’avoir des députés. Pour les autres, la barre des 4 % pour siéger au Riksdag, l’Assemblée nationale, sera toujours trop haute…

Le paysage politique suédois s’est littéralement métamorphosé ces dernières décennies. Il y a une trentaine d’années, nul n’était besoin d’avoir fait l’ENA pour suivre alors la politique suédoise conduite principalement par les sociaux-démocrates. Et puis, l’alternance s’est institutionnalisée. Un coup une coalition de droite, un coup la gauche… Bon an, mal an, la droite prorogeait une politique de gauche et la gauche pouvait se droitiser en imprimant une politique éco-libérale… Jusqu’à ce que la droite extrême se réveille et fasse son entrée au Parlement en septembre 2010. Avec 5,7 % des voix, il occupent 20 sièges. 4 ans, plus tard, ils doublent leur score avec 12,9 % pour 49 sièges. Aujourd’hui, à la veille des élections du 9 septembre prochain, on les crédite de quelque 20 % d’intentions de vote ! Quelle douche pour le royaume !

Sociaux-démocrates… Travail, famille, patrie !

Il y a encore une quinzaine d’années, les politiques suédois avaient réussi à maintenir l’extrême droite hors du champ du pouvoir. La Suède était alors pratiquement la seule nation à ne pas avoir de représentation de cette tendance dans son parlement. Toutes les autres nations nordiques s’en étant dotées. Mais quel est l’élément qui a fait basculer les Suédois vers les thèses anti-immigration et nationaliste du parti des Démocrates de Suède (Sverige Demokraterna, SD) ? La réponse est dans la question : l’immigration principalement.

Chrétiens-démocrates… Pas d’appel du muezzin ! Libéraux… Plus d’Europe !

Généreusement, la Suède a ouvert ses portes aux réfugiés qui ont afflué ces dernières années d’Afghanistan, d’Érythrée, d’Irak et de Syrie notamment. Bon nombre de Suédois l’ont apparemment mal vécu. La peur de l’Autre les a précipités dans les rets des Démocrates de Suède qui n’en demandaient pas tant ! Les 20 % qui disent vouloir voir les SD diriger le royaume ne sont bien évidemment pas tous des racistes purs et durs. Certes, il y a toujours un fonds qui attache dans les gamelles de ces partis xénophobes, mais la majorité qui composerait désormais ce rassemblement politique tendrait vers autre chose (plus avouable ?) : plus de justice sociale, entre autres. Bizarre, dans un pays comme la Suède dont le souci principal a toujours été, justement, la justice sociale. Serait-ce que les Suédois ne sont plus prêts à partager les retombées de leur bien-être social ? On peut se poser la question…

En attendant, tous les partis politiques conventionnels, très inquiets de la montée en puissance des Démocrates de Suède, ont plus ou moins repris les propositions que ces derniers préconisaient il y a quatre ans ! À savoir, limiter un maximum l’entrée de la Suède aux migrants, tout en restant « humanitaire ». Pour Jimmie Åkesson, le chef de file des SD, l’argument politique de son existence est ainsi tout trouvé : « Pourquoi la copie quand on peut avoir l’original ! »

Le seul parti dont on peut légitimement douter des intentions en cas d’une victoire des SD, serait les Modérés (conservateurs). À force de jurer à qui veut les entendre qu’ils ne coopéreront jamais avec l’extrême droite, qu’on est en droit de se demander s’ils sont réellement sincères. En effet, l’ancienne patronne de ce parti (dégagée pour cause de trop grande franchise ?) avait fait des avances dans le sens d’un rapprochement il y a quelques mois (c’était apparemment trop tôt). Pour les autres partis, le refus catégorique d’une éventuelle entente avec les SD pour gouverner leur sert de bouclier moral (des électeurs le leur reprochent au nom de la sacro-sainte démocratie !).

Modérés… Pas de discrimination !

La campagne 2018 est lancée. Sûr que les résultats, aux vues des actuelles intentions de vote, seront loin de satisfaire les défenseurs de la démocratie et les thuriféraires d’une Suède qui n’existera plus que dans les mémoires.

Pimprenelle (centriste) nous invite à aller de l’avant !

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