Il faut le reconnaître humblement, les Scandinaves sont passés maîtres dans l’art du roman de série noire. Le meurtre d’une journaliste suédoise, Kim Wall, sans doute perpétré par un inventeur danois, limite Tryphon Tournesol, dans un sous-marin artisanal, en fait pratiquement un cas d’école.
Tous les ingrédients pour un bon polar sont réunis … Une jeune femme qui disparaît mystérieusement après une plongée en submersible dans les eaux noires de la Baltique en compagnie d’un inventif visiblement mégalo qui réussit in-extremis à s’extraire de son sous-marin après qu’il l’a sabordé, le tout au large de Copenhague et du littoral sud de la Suède…
Le submersible de Peter Madsen
Silence… on tourne !
Kim Wall, journaliste trentenaire de renom décide de faire un reportage sur l’inventeur danois, Peter Madsen, personnage haut en couleurs et quelque peu déjanté du royaume de Danemark qui a, entre autres projets décalés, construit trois sous-marins et réalisé une fusée (pour aller conquérir l’espace). Elle s’embarque à bord du submersible avec le sous-marinier pour une plongée-reportage dans la baie de Copenhague. Adieux de l’embarcadère. Le décor est planté.
Le lendemain, le copain de Kim ne l’ayant pas vu revenir au bercail s’enquiert auprès des autorités. La marine danoise entame des recherches. Pas de trace du submersible. Et puis, comme dans un roman où l’on ne peut tout expliquer sans dévoiler la fin de l’intrigue, le sous-marinier fait surface au moment où les garde-côtes repèrent son sous-marin qui coule à cet instant ! À la question de savoir où est passée Kim, l’inventeur foutraque régale d’une histoire à couler à pic : il aurait débarqué la reporter sur l’une des nombreuses îles de la baie où elle avait rendez-vous avec des amis pour dîner dans un restaurant. Et pour le naufrage de son navire ? Il ne comprend pas ! La marine suédoise renfloue le submersible et la police commence son enquête. Inculpé pour homicide involontaire, Peter Madsen finit par se rétracter. Il se serait passé quelque chose à bord et se serait débarrassé du corps en le jetant à la mer. Les enquêteurs constatent que le submersible a été coulé volontairement (ballastes crevés) et que malgré son court séjour au fond de la Baltique, des traces de sang subsistent.
Quelques jours plus tard, un tronc est retrouvé sur la côte danoise ! Après analyse ADN, il s’agit bien du torse de feu la journaliste. La cage thoracique a été lestée de pièces métalliques et les viscères perforés pour éviter que le corps ne remonte à la surface. Démembrée et décapitée par l’excentrique inventeur? Il le nie… mais alors, que s’est-il passé pour en arriver à cette plongée dans les abysses de l’horreur ? Mystère pour l’instant, et on n’a décemment pas encore touché le fond !