Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur travail-famille-patrie…

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Le parti chrétien-démocrate suédois se cherche un nouveau leader. Göran Hägglund, qui a été à la tête du parti durant 11 ans, a en effet jeté l’éponge sans crier gare, à la surprise de tous les acteurs politiques, même au sein de son parti. On a la com’ qu’on peut ! Ce gendre idéal comme l’appelait la presse suédoise, ce rêve de belle-mère a donc décidé de quitter la politique. Pas facile d’être à la tête d’un parti qui a un mal fou à imposer ses idées pétino-poujadistes hyper conservatrices mâtinées d’une bonne couche religieuse bien luthérienne où la famille traditionnelle (papa-maman-enfants) est un élément dominant et le politiquement correct un liant incontournable. Un parti qui, s’il n’avait pas fait partie de l’Alliance de centre droit durant deux mandatures, ne serait plus représenté au Riksdag depuis bien longtemps.

Un parti paradoxal au comportement donquichottesque avec option béni-oui-oui ! Göran Hägglund, dont ses collègues vantent l’humour (humour suédois s’entend !), aura tout de même eu le temps avant de rendre son tablier de concocter un arrangement scélérat pour la démocratie. Cela s’est passé fin décembre, durant la trêve des confiseurs. Tous les partis dits démocratiques : sociaux-démocrates, verts et l’alliance (modérés, libéraux, centristes et chrétiens-démocrates), se sont alors mis d’accord pour barrer la route aux démocrates de Suède (dont je ne défends nullement la cause ici).

Retour sur les faits (voir : d’humeur piégée 28-12-2014). En septembre dernier les sociaux-démocrates et les Verts gagnent les élections législatives. Ils n’obtiennent pas la majorité. Ils présentent leur budget qui est retoqué par l’opposition avec l’aide des démocrates de Suède. Trois options pour le pouvoir en place : accepter la mise en œuvre du budget de l’opposition, démission du Premier ministre ou tenue d’élections anticipées. Aucune ne sera retenue. Face à une ascension sans précédent du parti d’extrême-droite dans les sondages, les partis représentés au Riksdag, à l’exception du parti de Gauche (ex communistes) et donc des démocrates de Suède, prennent peur et concluent un accord qui neutralisera jusqu’en 2022 le parti xénophobe et anti-immigration. Le maquignonnage prévoit que les partis d’oppositions s’engagent à voter le budget du ou des partis ou pouvoir (lorsqu’ils sont minoritaires). L’énergie, les retraites et la défense font également partie de l’accommodement. Première révision du pacte en 2022.

C’est quoi ce cirque ?!? En clair, cela signifie que quoi que vote l’électeur suédois en termes de choix politique, les politiques n’en tiendront pas compte ! Une démocrature à parti unique ! Et ce sont les Suédois, chantre des modèles qui font ainsi fi de la démocratie ? Certains n’hésitent pas à évoquer un véritable coup d’État ! Qui, de tous les partis engagés dans cette mascarade, va être le premier à rompre cette supercherie ? Celui sans doute qui osera regarder en face ce déni flagrant de démocratie pour y remédier.

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