Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

Le musée des Épaves

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La Baltique est une mer qui n’oublie rien et dont la mémoire est pratiquement inaltérable… Les épaves et les vestiges y étant légion, les Suédois, longtemps maîtres incontestés de ses eaux, ont décidé de mettre en valeur tout ou partie de ce que recèlent ses fonds marins en créant un musée, le Vrak-Museum of Wrecks, le musée des Épaves.

Cette mer semi-fermée bordée par neuf pays est très spéciale. Pas de marée, peu de courants, des eaux saumâtres très peu salines froides et sombres ainsi que l’absence du taret la caractérisent. Que des éléments indispensables et nécessaires qui contribuent à une grande préservation des objets qui s’y sont abîmés. Le fond de la Baltique est jonché de centaines d’épaves et de de milliers d’objets divers. Les progrès spectaculaires de l’archéologie sous-marine permettent aujourd’hui de faire partager ces trésors.

Installé dans un hangar à bateaux désaffecté construit durant la deuxième guerre mondiale pour la Royale suédoise en bordure du dock de Galärvarvet sur l’île de Djurgården, le musée des Épaves répond aujourd’hui à toutes les normes de construction accueillant du public au 21è siècle. Et elles sont nombreuses !

Classée, l’enveloppe du bâtiment d’origine n’a pas été modifiée, l’aménagement intérieur réparti sur deux plans, lui, est entièrement neuf et particulièrement réussi. Ce musée, réalisé grâce à des fonds de l’État, de la Ville, mais aussi et surtout du musée Vasa, est, pour les curieux d’objets archéologiques d’origine maritime, une sorte de continuation naturelle du musée-sarcophage abritant le galion du XVIIe siècle qui avait coulé dans le port de Stockholm lors de son voyage inaugural et renfloué en 1961.

Les divers modules proposés destinés à une approche très pédagogique d’un environnement qui, bien que peu connu, fascine de plus en plus, sont à la hauteur des attentes. Ainsi, la première étape nous plonge en immersion sous la surface de la Baltique pour nous familiariser avec un milieu à la fois hostile mais prometteur de sensations fortes.

Lest en plomb pour sonder les fonds.

Ce seront ensuite des salles consacrées à l’Histoire, des habitats submergés et leurs vestiges aux vaisseaux, galères, navires de guerre et marchand coulés au cours des siècles passés (un accessit pour la place réservée à l’Estonia, ce ferry qui a coulé en 1994 faisant 852 victimes).

Stéréoscopie d’une épave.

Une salle est entièrement dédiée à l’exploration et à la recherche des épaves et des biens culturels maritimes avec des modélisations en 3D, des reliefs révélés en stéréoscopie et des relevés photogrammétriques. Passionnant !

L’archéologie sous-marine étant au croisement de plusieurs disciplines, il y en a pour tout le monde. Un musée dont l’objectif se veut le reflet historique d’un royaume résolument tourné vers la mer et qui tient à vulgariser son Histoire maritime pour le plus grand nombre.

Une carène en coupe.

Il fallait faire peur ! L’hippopotame avait de quoi !

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