Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur naufragée…

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Aux petites heures de la nuit du 28 septembre 1994, au cours d’une terrible tempête, l’Estonia sombre corps et biens dans les eaux sombres de la Baltique. Ce ferry qui effectuait la navette entre Tallin en Estonie et Stockholm n’a pas été renfloué, au grand dam des familles des 852 disparus. 26 ans plus tard, l’enquête sur les causes du tragique naufrage pourrait être rouverte grâce à un documentaire, Estonia : La découverte qui change tout.

Du temps de sa splendeur…

L’Estonia repose par 85 mètres de fond dans les eaux internationales de la Baltique. L’épave est un cimetière sous-marin protégé (par une loi), un sanctuaire « inviolable », en principe donc à l’abri des incursions des chasseurs d’épaves. En réalité, plusieurs équipes de télévision de différents pays ont contourné le statut sacré du site et plongé pour ramener des images. Et les dernières en date sont éloquentes !

Une brèche d’environ 4 mètres de hauteur sur 1,2 m dans sa plus grande largeur apparaît sur le flanc du navire à hauteur de la ligne de flottaison ! Jamais  cette « déchirure » n’avait été signalée dans les rapports de la commission d’enquête. Qu’en conclure ? Que le ferry n’a pas uniquement coulé par la perte de son masque avant ? Une autre commission sera probablement amenée à tenter de faire la lumière sur ces nouveaux faits. En attendant et selon des experts consultés, seule une pression extérieure, une poussée de quelque 5 à 600 tonnes aurait été capable d’avoir produit ce « trou » dans la coque. Un sous-marin ? Ou bien, est-ce qu’en heurtant le fond marin la tôle du navire s’est alors littéralement déchiquetée sur une hauteur de 4 m ? En l’état, personne n’exclut quoi que ce soit. Les familles et proches des victimes qui ne se sont jamais contenté des conclusions de la commission d’enquête voient ainsi naître un espoir d’en savoir un peu plus sur ce qui reste encore un mystérieux naufrage.

Maudit tout ce qui touche à l’Estonia ? C’est à croire ! Le naufrage pour commencer. Selon la version officielle, le masque de la proue du ferry est arraché par la violence des flots. Il embarque alors tant d’eau que les pompes sont incapables de les évacuer. En moins d’une heure, il coule. 650 personnes sont encore dans ses flancs.

Quelques jours après le naufrage, l’étrave est retrouvée et remontée. La commission d’enquête conclut à une rupture des attaches verrouillant le masque provoquée par la violence des vagues.

Port du masque obligatoire !

Dès le début, le Premier ministre d’alors, Carl Bildt, se prononce pour un accident. Ingvar Carlsson, qui l’a remplacé à la tête de l’État quelques semaines plus tard, promet un renflouement. Quelques mois plus tard, les promesses sont lettre morte. La Suède veut même couler une chape de béton sur l’épave. Pour des politiques qui voulaient faire toute la lumière, on ne saurait mieux s’y prendre ! Les survivants et les familles protestent. Le projet d’enfouissement bétonné est abandonné.

Une équipe d’une télévision allemande passant outre l’interdiction de plonger sur la sépulture remonte des images troublantes de la proue béante du ferry. Des experts sont formels, des traces d’explosion sont manifestes ainsi que des marques de collision sur la coque. La commission officielle n’en tient pas compte.

Qu’y avait-il dans ce navire que les autorités ne veulent pas que l’on sache ? Des armes et du matériel sensible en provenance de la Russie, des migrants dans des conteneurs, quoi ? Les Estoniens et les Finlandais se sont prononcés pour rouvrir une commission d’enquête indépendante. Les Suédois réfléchissent… Il leur faut détricoter la loi sur l’inviolabilité de la sépulture… Quand ça ne veut pas…

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