Faux-cul l’église luthérienne de Suède ? Tout porte à le croire eu égard à l’épisode peu glorieux qui s’est récemment joué en l’église Sankt Pauli de Malmö.
Déroulé de l’« incident ».
Elisabeth Ohlson Wallin, photographe suédoise des minorités sexuelles, connue pour une exposition de photos montrée il y a une vingtaine d’années, Ecce Homo, représentant douze scènes bibliques de la vie de Jésus selon les évangiles de Saint Luc et Saint Matthieu, version LGBTQ*, fait de nouveau le buzz chez les ecclésiastiques avec une photo, Le Paradis, représentant le péché originel, exposée dans la cathédrale Saint Paul à Malmö. Y sont mis en scène deux couples homosexuels (deux Ève et deux Adam) et un serpent sous la forme d’une femme transsexuelle perchée sur le pommier (?).
Adam(s) et Ève(s)
Une vision LGBTQ qui n’a pas l’heur de plaire à l’Église au prétexte qu’elle donne une mauvaise image de la transsexualité ?!? La messe est dite ? La photo au format généreux d’1,3 m sur 1,9 m qui trônait à droite de l’autel depuis le premier Avent a donc dû être décrochée l’Avent d’après.
Ce n’est pas la première fois qu’Elisabeth Olson Wallin a maille à partir avec l’église de Suède. En 1998, son œuvre Ecce Homo (la Cène, l’Annonciation, le Baptême de Jésus, la trahison de Judas, la Crucifixion, Vierge de Pitié, Jésus ressuscité apparaît aux femmes, l’entrée de Jésus dans Jérusalem, la Crèche, au pied de la Croix et les Lamentations) exposée en la cathédrale d’Uppsal avait fait date. S’inspirant de toiles de maîtres de ces scènes bibliques, elle avait mis en scène des homosexuels, des transsexuels et des sidéens en lieu et place des personnages « classiques » d’église représentés. Un débat houleux s’en était suivi sur le bien-fondé ou non de présenter de telles œuvres dans des lieux saints (Elisabeth Ohlson Wallin est croyante).
Une Cène scénique LGBTQ
L’expo itinérante avait somme toute alors remporté un gros succès.
Il y a un paradoxe avec l’église luthérienne de Suède. Certes, elle fut avantgardiste pour l’ordination de pasteurs et évêques femmes, pour le mariage des homosexuels, mais, vu que les ouailles ne suivent pas toujours et rechignent parfois, elle est souvent en porte-à-faux avec sa propre doctrine. Sa position plus qu’ambivalente sur les transsexuels ajoute à la confusion. La « descente » du Paradis en est la preuve. Restera-t-il longtemps au purgatoire ou bien est-ce l’enfer qui l’attend ?
*Lesbiennes, Gays, Bisexuels, Transgenres, Queer.