Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur d’empoigne…

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Trois semaines après s’être fait peur dans les urnes, les Suédois se demandent bien ce que leurs politiques vont pouvoir inventer pour sortir le royaume de l’impasse politique dans lequel il est embourbé. Après une poussée à quelque 18 % des Démocrates de Suède (les bien-nommés !), un affaiblissement notoire des Sociaux-démocrates et des Modérés (conservateurs), le paysage politique suédois se retrouve comme le roi nu de Schwartz. Pas une fibre pour l’hiver en devenir. Vu qu’aucun des blocs politiques ne veut gouverner avec le soutien des SD, la situation est totalement cadenassée. De l’ingérable XXL. Toutes les constellations possibles et imaginables pour former un gouvernement mènent, à terme et indubitablement, à de nouvelles élections. Du jamais vu de mémoire de parlementaires !

… dans la famille Suède… je veux le Premier ministre !

144 sièges pour le rassemblement rouge-vert (Sociaux-démocrates, Verts et Gauche radicale) contre 143 sièges pour l’alliance de centre-droit (Modérés, Libéraux, Centristes et Chrétiens-démocrates). Le compte n’y est pas. Le Parlement est composé de 349 sièges. Les Démocrates de Suède (SD) raflent les 63 sièges restants. INGOUVERNABLE avec ces nouveaux faiseurs de rois !

Les vainqueurs… 144 sièges !

Le maquignonnage a immédiatement été de mise. Pour nommer le président du Parlement, les SD se sont mis d’accord avec l’Alliance de centre-droit pour faire élire le Modéré, Andreas Norlén. En retour, SD s’attendait à ce que l’Alliance renvoie l’ascenseur pour l’élection de son candidat au poste de premier vice-président. Que nenni, c’est la candidate de la Gauche radicale, Lotta Johnsson Fornave qui l’a emporté. Même tactique désastreuse pour SD pour le poste de deuxième vice-président. Là, c’est une centriste qui l’a décroché. Le candidat SD pressenti, Björn Söder, qui tirait la tronche après avoir été évincé aux deux tours, restera « uniquement » député.

Les vaincus… 143 sièges !

Le lendemain, l’alliance de droite + les SD (apparemment nullement rancuniers du vote godillot de la veille) votaient la défiance à l’encontre du Premier ministre sortant, Stefan Löfvén. En attendant qu’un nouveau gouvernement sorte des urnes parlementaires, celui de Stefan Löfvén assurera l’intérim (qui risque de s’éterniser !). Expédition des affaires courantes, comme il est dit. En gros, ses ministères continueront à conduire les affaires du pays, le gouvernement intérimaire ne pourra cependant pas présenter de budget ni appeler à de nouvelles élections.

Le président du Parlement a entamé sa tournée consultante des popotes pour sonder les intentions des chefs de parti en présence et tenter de dénicher le mouton à cinq pattes qui dirigera le royaume. Les spéculations sont nombreuses, les possibles constellations aussi. Andreas Norlén pourra faire quatre propositions, si elles sont toutes rejetées par les parlementaires, les Suédois retourneront aux urnes après Noël.

Quel devin est aujourd’hui en mesure de prédire ce qui va sortir du chapeau ? Aucun ! Et quel magicien est capable de composer un gouvernement pour la législature? Personne en vue ! Car, si l’on se réfère aux promesses* des partis politiques proférées durant la campagne électorale, il faudra toute l’habileté d’un grand couturier pour réaliser du sur mesure et examiner sous toutes les coutures le nouvel habit du pouvoir. Peut-on suggérer la couture bord à bord, le surjet, ou bien est-ce hors sujet ?

*les promesses n’engagent que ceux qui y croient !

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