Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur statistique…

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Y a-t-il une relation de cause à effet entre la vague migratoire massive qu’a enregistrée la Suède l’an passé et une hausse de la criminalité ? Il n’existe pas de statistiques récentes qui infirment ou confirment cette assertion et c’est bien ce qui chagrine la droite extrême. Certains de leurs représentants voudraient que les statistiques communiquées par BRÅ (l’observatoire national de la prévention de la délinquance) soient plus détaillées et qu’apparaisse notamment l’origine ethnique des délinquants. Les dernières statistiques de cet organisme remontent à une dizaine d’années et, à l’époque, bien que la situation politique ait été totalement différente, les experts démontraient que les Suédois de souche et les Suédois d’origine étrangère étaient proportionnellement également représentés parmi les délinquants et courraient potentiellement les mêmes risques de basculer dans la criminalité.

Cette nouvelle donne fait débat en Suède. Police et Justice sont d’une prudence de Sioux pour communiquer sur ce sujet. Et quels sont les délinquants les plus représentés, hors statistiques ? Des hommes, jeunes, dans la précarité, souvent issus de familles à problèmes et d’origine étrangère. Sujet brûlant s’il en est ! Et quels sont les délits et crimes en augmentation ? Viols, harcèlement sexuel, petits larcins et infractions liées aux stupéfiants.

Répartition des infractions.

D’où le mutisme assourdissant des politiques de droite comme de gauche (à l’exception de l’extrême droite) qui ne tiennent surtout pas à mettre de l’huile sur le feu. En effet, donner corps à ce genre de statistiques, c’est faire le jeu de l’extrême droite représentée au Parlement (et que les sondages donnent à quelque 20 % !) et donc d’aller à la pêche aux voix, bon nombre d’électeurs ayant une attitude frileuse à l’égard de l’immigration.

Ces questions d’ethnicité ne sont qu’un volet de plus de la problématique de l’immigration. Un terrain sur lequel il est facile de faire trébucher les politiques, surtout en ces temps où les nationalistes semblent avoir le vent en poupe. Que gagnera-t-on à savoir qu’untel d’origine X a commis un délit ? Ne vaut-il pas mieux, commencer par le commencement, c’est-à-dire, éduquer et former les arrivants plutôt que de les stigmatiser ? Statistiquement parlant, pathétique, au final !

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