Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur dupée…

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On nous l’avait tant vanté cette Suède de l’égalité des sexes, du partage des tâches dans les couples, de l’implication de tous dans l’éducation des enfants, bref, de la parité à tous les étages, qu’on avait fini par y croire ! Qu’en est-il en réalité eu égard aux différents rapports émanant de syndicats, des services sociaux et autres institutions veillant supposément au grain ? Le tableau qu’ils en brossent est nettement moins idyllique que l’image colportée par certains médias et organes de propagande. Ainsi, dans le domaine du congé parental, les hommes ne sont pas au rendez-vous, indépendamment des bonnes intentions des différents gouvernements qui se sont succédé. L’égalité est à cet égard à reconsidérer en profondeur.

Mais où est passé le père ?

Retour historique sur cette avancée sociale qui reste somme toute unique au monde. Ça démarre réellement en 1974 pour les deux parents : 6 mois de congé avec 60 % du salaire. Il s’agissait alors de booster une natalité un peu mollassonne. Avant cela, et depuis 1931, les femmes affiliées à la caisse maladie avaient droit à une allocation de maternité pendant 270 jours.

Aujourd’hui, le congé parental est de 480 jours, soit 16 mois à répartir entre les deux parents. 13 mois à 80 % du salaire dans la limite d’un plafond de 3 000 € et 3 mois à 500 €. Sur les 16 mois, 3 mois sont alloués à la mère et 3 mois au père (quota obligatoire à respecter si l’on veut toucher ses allocations !). Papa a également droit à un congé de dix jours à la naissance. Pas d’affolement pour prendre son congé parental, la période est étalée jusqu’à ce que l’enfant atteigne ses douze ans !

Le problème, c’est que les pères ne jouent pas vraiment le jeu. Les chiffres sont implacables. 70 % des congés parentaux sont pris par les femmes et donc 30 % par ces messieurs. Si l’on pousse la période sur les deux premières années de l’enfant, les mères prennent et consacrent en moyenne 14,5 mois à l’enfant et les pères 3,8 mois. En gros, les hommes répondent pour 1/5ème du temps consacré à l’enfant avant ses deux ans. Pas de quoi en faire un modèle !

Sisyphe, au secours !

Conséquence pour ces dames, un effet particulièrement négatif sur la carrière, le salaire, la retraite, etc… Les syndicats tentent d’y remédier, ce n’est évidemment pas simple tant que l’égalité des salaires restera un vœu pieux et notamment dans le secteur privé. Car, nous n’y sommes pas en Suède, loin de là ! Les femmes gagnent en moyenne à qualification et travail égal dans ce secteur entre 15 et 20 % de moins que les hommes. Pour contraindre les pères à plus « partager », le système des quotas obligatoires est une piste, il est loin de faire l’unanimité ! Alors, quoi ? L’égalité, une duperie ?

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