Plus grippe-sou que Nordea, j’te rembourse sur-le-champ ! Nordea, c’est l’une des plus grandes banques des pays nordiques, sinon la plus grande. L’an passé, elle a annoncé un bénéfice de 4,2 milliards d’€, c’est dire si ses comptes sont au beau fixe. Installé à Stockholm depuis toujours, l’établissement financier avait laissé entendre l’an passé qu’il pourrait envisager le transfert de son siège social. Pourquoi, pouvait-on se demander ? Une histoire de gros sous, bien évidemment !

Lorsque le gouvernement suédois décide il y a quelque temps de relever les cotisations obligatoires des banques à leurs fonds de sauvetage, l’avare Nordea mijote sa cynique riposte. La direction de la banque vient de faire son coming out (dans tous les sens du terme) : Irrecevable ! Pas question de se soumettre à l’oukase du gouvernement social-démocrate. Mettre un peu plus au pot commun bancaire pour se constituer des fonds-tampons propres en prévision d’éventuelles crises, Nordea ne peut l’envisager. Pourquoi se priver de juteux bénéfices quand le contribuable peut renflouer ? Nordea qui n’hésite pas à demander (exiger) l’aide de l’État lorsqu’elle perd de l’argent, mais qui est d’une cupidité crasse dès lors qu’elle fait des bénéfices. Mutualiser les pertes et privatiser les profits, c’est sa devise (comme celles des autres banques).

Pour remercier l’État et les contribuables suédois de les avoir sortis du pétrin dans lequel elle-même s’était fourré en 2008, la banque reconnaissante vient d’annoncer qu’elle allait transférer son siège social en Finlande. La Finlande est dans la zone euro, ça tombe bien, la banque avait besoin, selon son PDG « de rejoindre l’Union bancaire et ainsi d’être soumise au même cadre réglementaire que les autres banques de la zone euro ». Ce sera la Banque centrale européenne, la BCE, qui la supervisera et non plus ces ingrats de la banque de Suède inféodés au gouvernement de gauche suédois.

Il va s’en dire que ledit gouvernement s’est ramassé un camouflet bien appuyé. Mauvais pour l’image. Que va s’imaginer la planète ? Que les banques émigrent, qu’elles fuient un régime peu favorable à leurs activités, que la Suède c’est le soviet pour la finance ? Et pour le Suédois lambda ? Que pense-t-il de l’exil de Nordea, ancienne banque d’État suédoise, vers la Finlande ! Non mais des fois, la Finlande !!! De tous temps, ça a été les Finlandais qui émigraient vers la Suède, pas l’inverse ! Ah ! Les banques ! Peut-on décemment les créditer d’une quelconque valeur morale ?