Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur déminée…

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Des terres rares en veux-tu en voilà, voilà ce que recèle, outre du minerai de fer, le sous-sol suédois du côté de Kiruna, au-delà du cercle polaire. La nouvelle est tombée, comme par hasard, lors de la visite du collège des Commissaires européens (la Suède assure pour six mois la présidence tournante du Conseil européen). Toujours des as de la com’ ces Suédois ! Ainsi, un gisement de plus d’un million de tonnes de métaux rares seront extraits des entrailles du septentrion suédois. Le groupe minier LKAB, qui exploite déjà la mine de fer, s’engage à démarrer l’extraction d’ici une quinzaine d’années après obtention des permis d’exploitation (ce qui n’est pas gagné). La découverte du filon remontrait à plus de deux ans. Et il est d’autant plus intéressant que la concentration des oxydes de ces terres rares est extrêmement élevée : 0,18 %. Outre cette manne, le phosphore est aussi en abondance et sera aussi exploité, enfin c’est ce qui est prévu dans l’euphorie des perspectives sonnantes et trébuchantes !

Mais est-ce une bonne nouvelle ? Indubitablement positif pour l’industrie, mais pas nécessairement pour les Sami et leurs élevages de rennes. En effet, les Sami sont las de faire continuellement des concessions (dans tous les sens du terme !) aux compagnies minières (pour mémoire, le conflit qui a récemment opposé la communauté sámi des environs de Jokkmokk à propos de la mine de fer de Kallak).

Le « village » sámi de Gabna

Pour les Sami de Kiruna, le gisement pose problème. Il est situé à l’aplomb du « village » sámi de Gabna, un pâturage où les rennes passent l’hiver et aussi haut lieu de transhumances traditionnel de ces mêmes cervidés. L’exploitation du gisement couperait littéralement le territoire et donc l’habitat des rennes. La nouvelle ministre de l’Industrie, l’inénarrable Ebba Bush a beau avancer que le dialogue entre LKAB (l’exploitant de la mine de Kiruna, contrôlée à 100 % par l’État suédois) et les populations autochtones résoudra les éventuels différents, les Sami ne veulent plus dialoguer, ils exigent du concret et le respect de leurs traditions. Ils en ont ras le bonnet des compromis à sens unique, des tergiversations houdinesques et des soi-disant compensations.

Il va falloir entrer dans le dur (de la roche). Qu’est-ce qui importe désormais le plus ? Les terres rares pour s’affranchir de la Chine ou le respect et la reconnaissance de la tradition sámi ?!? Probablement les deux, mon caporal !

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