Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur dualiste…

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L’année commence en fanfare pour la Suède. Pour la troisième fois de son histoire commune avec l’Europe, elle assure la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne et ce, pour six mois. Résonnez olifants ! Les européens ne s’attendent pas à des prouesses réformatrices et visionnaires de la part du royaume, mais… l’espoir fait vivre… L’attente est mitigée du fait de la nature même du gouvernement en place, une coalition de droite avec une extrême-droite en toile de fond qui tire désormais les ficelles de la vie politique. Pas nécessairement ce qu’on serait en mesure d’attendre d’une équipe aux manettes en Suède.

Le riksdag s’affiche européen

Outre les questions relatives à la bonne marche de l’Europe à régler durant cette présidence, le gouvernement d’Ulf Kristersson a pas mal d’autres problèmes intérieurs à prendre à bras le corps. Et notamment ceux de l’entrée du pays dans l’OTAN, l’immigration, la montée des violences, la crise énergétique, le réchauffement climatique, la défiance des électeurs, etc., etc. En outre, l’europhobie quasi maladive des Suédois n’incite pas ses gouvernants à s’outrepasser pour une Europe ressentie comme un moindre mal. En conclusion, rien de transcendant à attendre de la Suède pour cette présidence tournante.

La nouvelle bande des quatre

Pour ce qui est de l’OTAN, la Türkyie joue les prolongations et mène la Suède à sa guise despotique. Le Premier ministre suédois puis son ministre des Affaires étrangères ont fait le déplacement à Ankara sans que cela ne change grand-chose au déterminisme aveugle du sultan turc. Pour lui, la Suède n’en fait pas assez. Les paroles ne sont pas des actes et ses desiderata doivent être respectés à la lettre. Recep Tayyip Erdoğan se fout éperdument de savoir qu’il a en face de lui un État de droit dont ses gouvernants en sont les garants et tenus de le faire respecter. En réalité, il fait diversion pour tenter de soumettre le régime à sa babouche, l’économie lui échappant totalement. Les Suédois jouent à cet égard les derviches tourneurs. Le padischah les fait tourner comme des girouettes entraînées par le vent de ses lubies…

Côté immigration, les mesures que sont en train de concocter le gouvernement de coalition de droite ne vont pas vraiment dans le sens humanitaire. Restrictions et contraintes vont désormais s’imposer… un nouveau modèle pour l’Europe ?

Les violences urbaines continuent de faire les unes répétées des media. Les règlements de comptes entre bandes rivales sur fond de trafic de drogues s’amplifient. Le fait que les auteurs sont de plus en plus jeunes n’arrange pas les choses.

La crise énergétique n’est certes pas une spécificité suédoise, elle touche le monde entier, mais en Suède, elle est moins prise en charge qu’ailleurs. Le nouveau gouvernement avait promis des mesures pour pallier les carences en énergie. Les Suédois attendent que les politiques sortent de leur léthargie et prennent leur responsabilité. L’empressement n’a pas été jusqu’à présent un critère marquant de la coalition. Le gouvernement attend sans doute la fin de la guerre en Ukraine ?

En ce qui concerne le réchauffement climatique, les Suédois, même s’ils ne le disent pas, pensent haut et fort qu’ils en font largement assez et qu’ils sont les bons élèves de la défense de Mother Nature. À preuve, ils vont relancer le programme de la production d’électricité via de nouvelles centrales nucléaires. Si ce n’est pas être écologique, c’est quoi, alors ? Ce sont les autres qui polluent, pas eux. Des communicants hors pair ces Svensson !

Quant à la défiance des électeurs, elle est très marquée en ce début de mandat. Tous les partis de la coalition, Démocrates de Suède compris, ont perdu des plumes dans les enquêtes d’opinion au profit de l’opposition qui se remplume sérieusement dans ces mêmes sondages. Bref, on navigue un peu à vue en ce début 2023, ce qui n’a pas échappé aux 26 autres partenaires de l’Union et qui leur font dire, que la présidence suédoise ne va pas nécessairement faire avancer le schmilblick européen.

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