Élections générales de 2022 en Suède. Un scrutin qui s’annonce très serré, blocs de gauche et de droite étant au coude à coude. Détail…

À gauche, Sociaux-démocrates, la Gauche, Verts et Centristes. À droite, Modérés, l’extrême-droite des Démocrates de Suède, Chrétiens-démocrates et Libéraux (ça fait beaucoup de démocrates tout ça !). Cette constellation pourra varier en fonction du futur bloc vainqueur qui sortira des urnes. Et c’est là que ça commence à se compliquer. Si à gauche aucun parti n’est prêt à gouverner avec les populistes, il n’en va pas de même à droite où Modérés et Chrétiens-démocrates ont clairement fait entendre que c’était tout à fait envisageable, alors que pour les Libéraux le pas reste infranchissable. Donc, si d’aventure le bloc de droite l’emporte, la possibilité de constituer un gouvernement est hautement improbable, les Libéraux ayant l’arbitrage (ils pourraient même passer une alliance avec la Gauche) et l’extrême-droite assumant leur rôle de faiseur de roi. À gauche, la situation est tout aussi dramatique, en effet, la Gauche (ex Communistes) tient à participer à un gouvernement (une fois n’est pas coutume), tout comme les Centristes, sauf que ces derniers ne veulent pas de la Gauche dans une éventuelle coalition de gouvernement. On ne s’en sort plus !

Les thèmes de la campagne, au demeurant assez terne, sont inhabituels pour le royaume. En tête de gondole, l’insécurité. Il faut dire que la Suède se distingue depuis quelques années en termes de criminalité ! La guerre des gangs fait rage et des ravages. Plusieurs dizaines de morts chaque année dans des règlements de compte entre bandes rivales sur fond de deal de drogues. L’environnement préoccupe également (moins l’approvisionnement que les prix de l’énergie) ainsi que l’immigration et l’intégration qui restent des questions cruciales car liées de très près à la criminalité grandissante. Habituellement, l’immigration et l’insécurité sont des sujets de prédilection de la droite. La campagne 2022 a vu la gauche se les approprier. Dire que ça urge pour tenter de remettre un peu d’ordre dans le maelström sociojuridique est un euphémisme… disons que l’équipe en place aurait pu mieux faire ! Sauront ils s’amender s’ils repassent ?

Une campagne où l’on a assisté à de trop nombreux débats de leaders politiques (toujours les mêmes et apparemment les seuls habilités à s’exprimer). Des face à face sans relief où les intervenants se connaissant parfaitement ne faisaient que ratiociner des litanies insipides répétées à l’envi… Les promesses n’engagent que ceux qui y croient !

Pour les législatives, rien n’est donc joué et il se pourrait même que l’on assiste de nouveau au jeu de chaise musicale auquel on avait eu droit en 2018 où il avait fallu attendre pratiquement quatre mois pour la formation d’un gouvernement. Pour les municipales, des changements sont à attendre dans les grandes villes. Stockholm, pourrait passer aux mains des Sociaux-démocrates, par exemple. Pareil pour les régionales, des passassions de pouvoir sont en gestation.

Les derniers sondages parlent d’eux-mêmes, 49,7 % pour la gauche et 49,4 % pour la droite !