Svensson, Svenne… Ce sont, parmi d’autres, des surnoms que les étrangers donnent aux Suédois de souche pour les désigner. Pas nécessairement péjoratifs par ceux qui les profèrent, il n’en demeure pas moins que ces sobriquets ne sont guère appréciés des autochtones qui y voient une marque d’irrespect que rien à leurs yeux ne justifie. Ont-ils (les Suédois) une image aussi immaculée d’eux-mêmes ? S’estimant généreux, accueillants, réservés, polis, déférents, respectueux, bienveillants, etc., etc.… ils ne comprennent pas qu’ils ne soient pas automatiquement vénérés de ces « invités » du royaume ! Eux qui ont recours à des qualificatifs comme blatte (cafard ou blatte) ou svart skalle (crâne noir) pour évoquer les étrangers, ils trouvent étonnant qu’on puisse les traiter de Svenne (qui vient du prénom Sven dérivé en « suédois moyen »), qui est plutôt soft et neutre.

Le syndrome de la poutre et de la paille, évidemment ! La blatte est assimilée à un insecte hautement nuisible dont il faut se débarrasser. Sa désinsectisation est chaudement recommandée.  La métaphore est explicite. À exterminer !

Le Suédois lambda est plus nationaliste qu’il ne croit et, en réalité, assez peu patriote. Conformistes, leur image de la Suède et des Suédois est assez unanime. Ils ont une haute estime d’eux-mêmes et de leurs valeurs et pensent que leur modèle social, s’il n’est pas la panacée, y ressemble étrangement. D’où cette attitude un peu hautaine et condescendante vis-à-vis des autres. Mal placés historiquement pour donner des leçons, leurs politiques n’hésitent jamais à recadrer les déviants. Un gros complexe de Tintin. Redresseur de torts et boy-scout dans l’âme paré de toutes les qualités ! Pas de quoi foutre le cafard à Svenne !