Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur déboussolée…

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Où va la Suède ? L’image ripolinée du modèle à copier a de plus en plus tendance à se ternir. Qu’est-ce qui distingue aujourd’hui le royaume du reste des pays européens. Rien ! La Suède est rentrée dans le rang du concert des nations. La propagande interne patine, les politiques ont énormément de mal à convaincre, le climat social se polarise, la Suède hoquette, du rarement vécu dans la période de l’après-guerre. Mais c’est surtout dans le domaine de l’immigration que le royaume s’embourbe. À force d’effets d’annonce de générosité en matière d’accueil des réfugiés, les politiques ont fini par se piéger eux-mêmes. Prévisions d’arrivées de migrants de l’Office suédois de l’immigration pour l’année 2015 : 190 000. Pris un peu au débotté, tous les partis politiques, à l’exception des Démocrates de Suède (extrême-droite anti immigration) se sont réunis pour un quasi plan d’union nationale pour tenter d’y voir clair d’abord et de prendre, autant que faire se peut, des mesures appropriées pour, sinon endiguer le flux massif des réfugiés, du moins organiser l’accueil de ceux déjà sur le territoire. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a panique en la demeure. La ministre suédoise des Affaires étrangères, Margot Wallström va même jusqu’à reconnaître dans un article dans le plus grand quotidien de Suède, Dagens Nyheter, que si la Suède tient à maintenir sa politique d’immigration actuelle, elle risque à terme d’aller doit dans le mur ! Parole d’experte qu’on ne peut décemment pas taxer d’hostile à l’immigration. Pour financer tout ça, la Suède pioche généreusement dans la caisse de l’aide au développement, l’ASDI (1 % du PIB). Pourquoi pas, c’est mieux que d’augmenter les impôts et faire gagner des voix aux Démocrates de Suède. Les puristes, eux, râlent.

Un accord qui donne un petit coup de frein à la générosité légendaire de l’accueil. La Suède a donc décidé de durcir sa législation en matière d’accueil migratoire. Retour au permis de séjour temporaire (3 ans), sauf pour les familles (lorsque les Démocrates de Suède avaient proposé cette mesure il y a quelques mois, tous les partis avaient poussé des cris d’orfraie arguant d’un manque cruel de solidarité et d’humanisme). Un signal pour les migrants, mais aussi pour les pays européens pour les avertir que le royaume n’arrive plus à gérer correctement l’accueil et qu’un peu d’entraide ne ferait pas de mal. Par surcroit, les communes seront tenues de prendre à leur charge un quota de réfugiés déterminé par l’Office national de l’Immigration. Mesure qui est loin de faire l’unanimité. Plusieurs centres de transit ou de futur accueil ont été incendiés ces dernières semaines. Incendies d’origine criminels selon la police.

2 000 arrivants par semaine. Où les mettre ? Certaines communes rechignent donc, non par manque de solidarité, mais par insuffisance de place. Les centres d’hébergements sont pleins à craquer, l’Office de l’immigration n’a pas suffisamment de moyens en équipements et en personnel pour faire face et la population est partagée. Résultat : beaucoup d’improvisation et de mécontentement. Ainsi, des communes ont mis à disposition des arrivants, des tentes ! Dans un pays où le mercure descend déjà largement en-dessous de zéro la nuit, on comprend la panique des communes qui « offrent » de telles dispositions… et celle des réfugiés !

Et puis, il y a les arrivants qui rechignent, eux aussi, à se laisser placer ici où là dans le pays au gré des places vacantes pour les accueillir. Ainsi, une soixantaine de Syriens et d’Irakiens ont refusé de s’installer dans un village-vacances au milieu des bois au nord de Malung en pleine Dalécarlie profonde. Certains d’entre eux n’ont même pas voulu descendre du bus qui les avait conduits là. Ils arrivent de pays chauds et se retrouvent dans le froid et la nuit, loin de tout… pas nécessairement ce qu’ils avaient rêvé… Bienvenue qund même !

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