Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur migratoire…

| 0 Commentaires

Des chiffres à vous foutre le tournis ! À vous en dégoûter. Des chiffres derrière lesquels, et bien malgré eux, s’alignent les réfugiés. L’Allemagne dit vouloir en recueillir 800 000, la Suède 100 000, la France 30 000, l’Angleterre 25 000 … arrêtons le décompte ! Ces réfugiés sont des gens, pas du chiffrage ! Bref, à entendre les media et surtout les partis de la droite extrême de tous les pays européens, on risque une invasion imminente. Les Cassandre ont beau jeu !

Pour ce qui est de la Suède, nul ne contestera qu’elle ait mené jusqu’ici une politique migratoire extrêmement généreuse. Si charitable qu’elle a fini par faire le lit du parti xénophobe et anti immigration que sont les Démocrates de Suède (13 % de députés au Parlement et, selon un dernier sondage, quelque 20 % d’intentions de vote).

Déchiffrage.

En Suède, ce sont surtout des Syriens, des Irakiens, des Érythréens et des Afghans qui fournissent le gros du flux migratoire. Si le gouvernement affiche une attitude sereine et déterminée quant à la générosité de l’accueil des réfugiés, leur répartition sur le territoire pose problème. De nombreuses communes rechignent à les accueillir. Tous les prétextes sont bons. Il faut dire que pour les Suédois, il ne s’agit pas uniquement de laisser entrer des migrants. L’état providence se doit de les prendre en charge. Leur trouver un toit, scolariser les enfants, enseigner la langue et les us, former les adultes, etc.

Lorsque les migrants arrivent, ils sont dirigés vers des camps de rétention où ils peuvent poireauter jusqu’à un an avant que les autorités ne leur délivrent un permis de séjour. Avant qu’ils n’obtiennent ce sésame, ils ne font rien. Ils attendent (sauf les enfants qui sont scolarisés). Pas vraiment la panacée ! Ensuite, ce sont donc les communes qui prennent le relais. Trois pôles intéressent plus particulièrement les réfugiés : les comtés de Stockholm, Göteborg et Malmö… là où est le travail.

Pas simple pour les autorités de placer les réfugiés. On assiste ainsi à des couacs. Les Érythréens qui ne veulent pas s’installer à Jokkmokk en Laponie, les Sunnites d’Irak qui ne veulent pas entendre parler d’un placement à Södertälje (35 km au sud de Stockholm) où s’entassent quelque 38 000 chrétiens d’Orient en provenance de Syrie, ou encore les Chiites qui ne veulent pas bouger de Malmö parce que leur communauté est majoritaire, etc…

La Suède est souvent prise en exemple pour la générosité de sa politique migratoire. Y fait-elle totalement face ? Le nombre (encore ces damné chiffres !) inhabituel d’arrivants complique singulièrement l’accueil. L’Office de l’immigration table désormais sur une période de deux ans avant l’obtention d’un permis de séjour. Largement de quoi se morfondre dans l’attente…

Laisser un commentaire

Champs Requis *.