Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur féminisée…

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Sur une carte dessinée par le géographe Adam de Brême vers l’an 1000, le nord de la Scandinavie est habité par des Amazones. Qui étaient ces guerrières ? Les premières féministes ? La rumeur a la vie dure ! Les féministes suédoises d’aujourd’hui s’en réclament et font le buzz avec. Et elles sont légion à pratiquer cette sorte de féminisme militant qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Et dans tous les domaines : littéraire, politique, artistique, journalistique… De là à dire qu’elles en phagocytent certains… Elles savent se faire entendre ; les caisses de résonnance mises en place ces dernières années dans des media ciblés renvoient largement l’écho de leurs desiderata.

Dernier domaine touché en date : les Affaires étrangères ! La patronne de ce ministère, la sociale-démocrate Margot Wallström a reformulé les missions de cette institution. Désormais, la politique étrangère de la Suède se doit d’être résolument féministe : parité partout, et approche systématiquement de la théorie du genre sur tous les dossiers : défense, sécurité, relations internationales, développement durable, droits de l’homme (femmes ?), etc… Inclination qui a coûté cher au royaume en terme de coopération militaire (rupture de contrats) avec l’Arabie saoudite, parce que la ministre avait quelques temps avant de prononcer un discours très féministe et droit-de-l’hommiste lors d’une réunion de la Ligue arabe au Caire (elle en sera empêchée) déclaré que l’État saoudien avait recours à des méthodes moyenâgeuses contre le blogueur saoudien qui avait soi-disant insulter l’islam (1 000 coups de fouet, 10 ans de prison, 10 ans d’interdiction de sortie du territoire et 240 000 € d’amende). Margot Wallström en a remis une couche récemment et réitérant ses propos sur les méthodes d’un autre âge de la justice saoudienne.

 margotwallstrom

Ancienne comptable passée en politique, Margot Wallström après un passage à la députation suédoise et quelques postes de ministre (culture, affaires sociales, jeunesse et collectivités des consommateurs) sera nommée commissaire européen chargée de l’environnement, puis vice-présidente de l’Union européenne et commissaire aux relations institutionnelles et à la stratégie de communication… Elle poursuivra dans la foulée toujours à l’International comme représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU sur la violence sexuelle dans les conflits… ouf ! Que faire après tout ça ? En 2014, le poste de secrétaire général d’IDEA (Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale) basé à Stockholm se libérant, Mme Wallström pose sa candidature. Le poste reviendra à Yves Leterme, l’ancien premier ministre belge. À ce moment, presque par défaut, Margot Wallström décide de revenir en politique intérieure et accepte le poste de ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement minoritaire social-démocrate de Stefan Löwen. Il y a peu, le ministère suédois des Affaires étrangères a cherché des poux dans la tête d’IDEA pour mauvaise gestion, gaspillage et favoritisme. Réponse du berger à la bergère ?

Margot Wallström s’est aussi lâchée récemment en critiquant assez durement les Nations unies pour prendre la défense d’Anders Kompass (directeur des opérations de terrain au Haut-Commissariat des Nations unies pour les droits humains), ce suédois qui a révélé l’affaire des viols supposés commis par des militaires français en république centrafricaine. La ministre estime qu’Anders Kompass est un lanceur d’alerte qui doit être réintégré dans ses fonctions. Pas vraiment du goût de tout le monde dans le Landernau de l’ONU.

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Elle a l’air toute gentillette à la voir comme ça. Il ne faut pas s’y fier. Certes, elle ne ferait pas de mal à une mouche, mais à une mouche mâle ?

Toujours en politique, Gudrun Schyman, féministe de haut-vol, avait réussi à transformer le parti communiste suédois en un parti féministe (1993-2003) ! La défense des femmes est toujours sa priorité.

Toutes ces dames font bien évidemment cela dans la noble intention de servir la cause des femmes et accessoirement la leur.

Les femmes, il s’agit de bien faire le distinguo, sont largement représentées dans tous les secteurs d’activité en Suède et sont loin d’être toutes féministes. Il y en a cependant un qu’elles ne maîtrisent pas – encore -, celui de l’entreprenariat. On ne peut pas tout avoir… même si on légifère par décret.

Au fait, un infirmier en suédois se dit… une infirmière. Ce n’est pas négociable. Sjuksköterska, c’est féminin, unisexe en somme. Féministes, à vos plumes !

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