La stratégie suédoise de gestion de la pandémie de Covid19 prend définitivement l’eau. Qui peut encore croire aux exhortations du grand chef à plumes de l’épidémiologie doc Tegele qui continue, imperturbable, à bassiner la population de recommandations que de moins en moins de cobayes en puissance sont enclins à suivre du fait de leur flagrante inconsistance ?

Avec 6 122morts et plus de 171 000 personnes contaminées (en date du 12 novembre 2020), la Suède n’a pas à s’enorgueillir de son bilan Covid quand ses voisins nordiques et scandinaves affichent des « scores » considérablement plus bas : Norvège, 285 décès, Danemark, 753 et Finlande, 362. Les chiffres sont criants et sans appel.

 

Avec la montée inexorable de la deuxième vague, les autorités, outre des recommandations en forme d’ordre pour le respect de la distanciation physique ou l’interdiction de visite dans les Ehpad, le lavage des mains ou la  limitation des voyages, le télétravail, etc., ont franchi une première étape de restriction de liberté en imposant l’interdiction de la vente d’alcool après 22 heures, ce qui entraîne à son tour la fermeture des bars et restaurants une demi-heure plus tard, soit à 22 h 30. Les politiques commencent à prendre le pas sur les scientifiques, le ton est plus ferme, la détermination plus affirmée. Mais de là, à imposer un quelconque confinement voire un couvre-feu, il y a de la marge. La constitution suédoise est à ce titre mal armée contre ce type de décisions extraordinaires. L’article 8 des Libertés et droits fondamentaux est à cet égard clair : « Chaque citoyen, dans ses relations avec les autorités publiques, est protégé contre toute privation de liberté. Il jouit par ailleurs de la liberté de se déplacer dans le royaume s’en tenir aux recommandations. » Ça ne laisse pas beaucoup de place aux coups de menton !

La question n’est plus de savoir si la Suède s’est fourvoyée sur sa gestion de la pandémie de la Covid19, mais pourquoi elle persiste dans sa détermination à vouloir la juguler en ne rien faisant  ! Un boulevard pour les complotistes de tout poil et notamment le parti xénophobe d’extrême droite, les Démocrates de Suède (SD) ainsi que celui des Chrétiens-démocrates qui, visiblement depuis quelques années, a résolument donné un coup de barre à droite à son idéologie. Leur crédibilité sur tout ce qui tourne autour du Coronavirus est depuis longtemps mise à mal, surtout depuis que le leader des SD a participé à un débat télévisé avec les autres chefs de files des formations politiques suédoises alors qu’il était visiblement très enrhumé, malade et pas du tout dans son assiette. Bonjour l’exemple de distanciation sociale !