Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur électoraliste…

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Q : À quoi reconnaît-on qu’on est en année électorale ?

R : Aux politiques qui se lâchent !

La Suède n’échappe évidemment pas à ce comportement. Tous les partis politiques confondus y vont de leur credo, la surenchère faisant partie du jeu… Ainsi, chrétiens-démocrates et libéraux montent au créneau pour dénoncer des pratiques religieuses qui, à leurs yeux, ne passent pas dans le paysage luthérien. Ils veulent interdire l’appel à la prière du muezzin que certaines communes de Suède ont autorisé une fois par semaine, le vendredi, au motif que cela risque de déranger les habitants (protestants s’entend !) de ces municipalités. Les musulmans grimpent aux rideaux arguant que l’islamophobie est en marche et se renforce. Une question ultra-sensible qui divise le Landernau… Il faut dire que cela fait des années que le parti xénophobe et anti-immigration d’extrême droite, les démocrates de Suède, réclament cette interdiction. Une partie de la droite lui emboîte donc le pas… et pas que !

Cloches vs muezzin !

La grosse vague d’immigration qu’a connue la Suède depuis 2012 (quelque 400 000 migrants) n’en finit pas de déferler dans le débat et sape les bonnes intentions. Au point que les démocrates de Suède sont crédités de près de 20 % d’intentions de vote ! Ça réveille l’appétit des autres partis, quitte à sombrer dans le populisme.

Les sociaux-démocrates ne sont pas en reste pour rajouter un peu d’huile sur le feu de l’autel du religieux. Ils veulent interdire l’enseignement religieux dans les écoles confessionnelles sous contrat. L’objectif ? Lutter contre la ségrégation scolaire. Ils ne veulent pas la fermeture des établissements, uniquement qu’ils retirent les contenus religieux de leur programme et appliquent ceux de l’éducation nationale suédoise. Est-ce vraiment trop demander à des écoles qui sont en partie financées par le contribuable ? Cette proposition est actuellement loin de faire l’unanimité au Parlement, mais rappeler à l’ordre les pasteurs, prêtres et imams ne peut pas faire de mal.

Il y a actuellement 71 écoles confessionnelles sous contrat en Suède (59 chrétiennes, 11 musulmanes et une juive).

Toujours au chapitre des promesses électorales en provenance des sociaux-démocrates et pour contenter l’aile droitisante du parti : imposer aux nouveaux arrivants qui bénéficient d’allocations d’installation de l’État un examen de langue suédoise. La ministre du Travail n’y va pas par quatre chemins et estime que « si on parle mal le suédois au point que cela  est un obstacle à l’obtention d’un emploi, il est raisonnable d’être en droit d’exiger de l’apprendre ! ». Et, en cas de refus, la rétorsion : l’État supprimera tout simplement les allocations. Réellement réalisable ? À voir…

Les démocrates de Suède promettent eux d’instituer une allocation familiale de 20 000 couronnes suédoise (environ 2 000 €) au premier enfant. Une mesure qui coûtera un milliard de SEK à l’État. Une sorte de prime à la saillie pour une politique nataliste (que ne ferait-on pas pour assurer la descendance made in Suède !).

Les élections générales auront lieu en septembre prochain, d’ici là, on n’a pas fini d’entendre des propositions émanant de l’ensemble de l’échiquier politique suédois qui, si elles nous font parfois sourire, risquent aussi souvent de nous hérisser le poil !

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