Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur non consentante…

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On a connu l’avant #MeToo, que nous réserve l’après ?  Pour des gens de ma génération, cette libération de la parole des femmes sur les agressions et harcèlements sexuels qu’elles ont subis, outre le fait qu’elle soit salutaire, reste néanmoins surprenante. Première question certainement idiote : pourquoi ne les ont-elles pas dénoncés plus tôt ? Deuxième, dans la même veine, sûrement saugrenue : d’où sortent tous ces prédateurs ? Rien qu’en Suède, ils sont légion… alors, au niveau de la planète, ça finit par faire pas mal de salauds… Triste constat ! Sociologues, psychologues, criminologues, comportementalistes et autres experts aux  terminaisons en « logues » et « listes » ont certainement des réponses adéquates et circonstanciées… Mœurs, attitudes et mentalités qui changent et évoluent… apparemment pour le mieux ! Dormez tranquille !

Suite à toutes ces dénonciations, la Suède ne veut ni ne tient à être en reste. Elle va donc, comme à l’habitude, légiférer. Il ne sera pas dit que… Le problème, c’est que dans les relations sexuelles, c’est quoi la norme ? Jusqu’où l’État peut-il et s’estime-t-il en droit d’intervenir ? Ce n’est pas parce que « qui ne dit rien, consent » qu’il faut que l’adage s’applique ! Le consentement devient l’élément pivot d’une future loi élargissant tout en définissant mieux le viol (sic). Actuellement, c’est à la victime, une plaignante en général, de faire la preuve qu’elle a été contrainte par la menace ou la violence à un rapport sexuel non consenti. Avec la nouvelle loi, menaces et violences ne sont plus nécessaires pour identifier un viol, il suffira qu’il n’y ait pas eu consentement de manière explicite. Mais, direz-vous, la problématique de la preuve demeure ! Tout à fait, la nécessité de la preuve incombera toujours à celui ou celle qui porte plainte, necessitas probandi incumbit ei qui agit. Il restera toujours le recours du renversement de la charge de la preuve (on n’en sort pas ?!?). Pas question d’argumenter à coup « d’à l’issue de mon plein gré ! »

Nombreux sont les avocats qui se sont déjà élevé contre ce projet de loi estimant qu’en matière de viol ou de harcèlement sexuel il est pratiquement impossible de prouver quoi que ce soit et que ce n’est pas en chargeant un peu plus le Dalloz local par l’introduction de nouveaux délits comme le viol par négligence et l’outrage sexuel par négligence que les justiciables vont y trouver leur compte.

C’est sûr que les relations hommes-femmes vont être vécues sous un autre jour, plus suspicieux sans doute. La défense des femmes est certes une priorité pour un gouvernement féministe comme celui de la coalition Social-démocrate-Verts, mais dans la vraie vie, ça va se passer comment ? Le consentement d’accord, mais ça se traduit comment devant un tribunal en cas de litige ? Quelles preuves apporter ? Va-t-il falloir demander par écrit le droit à se faire et donner du plaisir ? Bonjour la spontanéité ! Et le coup de foudre ? Non, ça ne va pas être simple… Dans le temps, il suffisait de demander :

Tu veux ou tu veux pas ?

Tu veux c’est bien

Si tu veux pas tant pis

Si tu veux pas

J’en f’rai pas une maladie !

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