Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur muséifiée…

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Des musées, il y en a pour tous les gouts ! Derniers en date en Suède, le musée de La vie des Vikings et celui de l’échec (pas le jeu, mais les déboires). Le premier a ouvert ses portes à Stockholm, le second dans le sud du royaume, à Helsingborg.

Les Vikings (on parlait des Varègues en français !) continuent de fasciner. En effet, un flou historique bien entretenu entoure toujours leur existence, une nébuleuse qui nourrit tous les mythes les concernant. C’est à l’époque du national romantisme (19e siècle) que l’image du Viking, comme elle a été colportée depuis, s’est forgée. Navigateurs, pillards, pirates, marchands, les Vikings inspirent la peur, le respect et, pour certains, l’admiration (notamment les groupes d’extrême droite qui vénèrent leur force brutale, leur violence et la pureté de leur race !). Certaines lettres de leur alphabet seront récupérées par ces mêmes mouvements.

 À la même époque, en France, dans l’Histoire de la France populaire d’Henri Martin, on faisait passer Vercingétorix pour un guerrier de haute taille, de belle prestance, la tignasse blonde au vent, les bacchantes fournies en guidon de vélo, le type viking quoi ! (image d’Épinal de Lionel Royer sur la reddition d’Alésia ou encore la statue de Bartholdi à Clermont-Ferrand) En réalité il devait s’agir d’un petit gabarit d’un mètre cinquante au garrot et à moitié chauve de surcroît ! Bref, le Viking nordique, lui, a bonne presse.

Alésia ? Connais pas !

Le musée a au moins l’avantage de remettre les pendules à l’heure quant à la véracité des faits. Les responsables de l’expo ont décidé de jouer cartes sur table et de présenter une vision plus conforme à la rude réalité à laquelle étaient confrontés les hommes et femmes du Nord. D’entrée, le visiteur est mis au courant des légendes et sagas souvent hautement fantaisistes qui courent encore sur les Vikings.

Seul bémol à cette rétrospective, un voyage en véhicule autoguidé qui relate la saga de Harald et sa femme Ragnfrid. Ballotté de droite et de gauche devant des scènes miniatures figées du périple d’Harald sur une sono d’enfer… Ça braille un Viking qui se fait écharper ! Une attraction dont même les enfants n’en sortent pas convaincus !

En comparaison, le musée d’Histoire de Stockholm offre une collection nettement plus étoffée sur les Vikings. De nombreux objets de leur quotidien mais également des bijoux et des pièces récoltées de leurs voyages et raids.

 

  • Autre musée, autre problématique, le musée de l’échec. Échecs commerciaux et technologiques s’entend. Pas de honte à avoir, insiste l’initiateur du projet, un Américain, Samuel West. N’apprend-on pas de nos erreurs ? Une visite à la fois nostalgique et instructive.

Flop commercial retentissant à l’époque : le vélo suédois au cadre et roues en plastique (moche et pas pratique !). Lancements ratés : les cassettes Betamax de Sony, l’assistant Newton d’Apple, le N-Gage de Nokia, les Google-glass, la Kodak Camera DC 40… Au rayon des invendus : l’eau de toilette Harley Davidson, le Coca-Cola Blak (goût café) ou encore les surgelés Colgate.

En phase avec son temps, le musée ne pouvait pas ne pas exposer le jeu de société de Donald Trump (I’m back and you’re fired, Je suis de retour et vous êtes viré), une sorte de Monopoly mal ficelé, trop compliqué qui a fait un bide total. Comme quoi on peut se Trumper !

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