L’hypocrisie est une attitude que les politiques pratiquent à haute dose. Les élus suédois n’y échappent évidemment pas et sont même passés maître en la matière. Ainsi, lors d’un récent voyage officiel en Iran, la classe politique s’est distinguée. Les ministres femmes et leurs conseillères et secrétaires de la délégation suédoise ont adopté le voile (hijab et tchador) pour complaire à leurs hôtes. Le scandale était assuré. Au pays d’un gouvernement soi-disant féministe, le mal était commis… un comble !
Hypocrisie à double tranchant. En effet, ceux qui critiquent l’allégeance estiment qu’il eut mieux valu signer les contrats avec l’Iran à Stockholm dans les locaux de la légation iranienne, alors qu’en fait, ils ont été signés dans ceux de l’ambassade de Suède à Téhéran ! Peu importe, sur le fond, et en réalité, tout le monde est d’accord. Faire du business avec l’Iran n’est pas un problème, même si tout le monde se bouche le nez à l’évocation du manque flagrant de droits dans ce pays et notamment en ce qui concerne les femmes.
À la queue leu leu devant Rouhani et Lövfen.
Argument du Premier ministre pour sa démarche à caractère essentiellement commerciale : « la Suède arrive tard sur ce marché, il était temps d’y aller ! » Cynique logique de l’incontournable marché consumériste et preuve s’il en était que la Suède n’est pas à une contorsion près pour vendre son made in Sweden (spécialement dans le domaine militaire).
Ça n’empêchera nullement le royaume de continuer à se positionner comme un défenseur inconditionnel des droits de l’Homme et de dénoncer les pays qui ne les respectent pas ou pas assez. À force de se vouloir politiquement correct et de le crier à tous vents, on en devient inaudible. En attendant, les vraies féministes en Suède, râlent… et il y a de quoi !